Le Fer à cheval du Dourdou, un projet collectif et solidaire


En 2020, le syndicat TSDR a initié un projet pilote de gestion globale, en associant divers acteurs du territoire, sur le site du "Fer à cheval" (méandre du Dourdou, commune de Saint-Affrique) présentant une importante problématique d'érosion.

Les terres agricoles du secteur sont sujettes à plusieurs phénomènes : érosion latérale des berges, déplacement du lit mineur du cours d'eau, érosion des sols lors des crues avec la création d'un chenal de crue à l'intérieur du méandre.

 

A l'origine du projet, c'est une importante encoche d'érosion présente sur une parcelle de la Chambre d'agriculture et exploitée par le lycée de la Cazotte, ainsi que la rencontre avec les exploitants agricoles du secteur qui ont amené cette réflexion d'actions pour répondre aux thématiques d'érosion et de mobilité de la rivière.

La gestion globale et collective mise en place sur le "Fer à cheval" se décompose en 4 axes :

 

1. Recréer une végétation de berge adaptée par des travaux d'entretien de la ripisylve : coupe sélective des arbres pouvant aggraver les érosions de berges, comme le Peuplier blanc, retrait d'embâcle du lit du cours d'eau, plantation d'essences adaptées (saule, aulne).

 

                   

Encoche d'érosion

 

2. Consolider la berge par une technique de génie végétal, tressage sur l'encoche d'érosion, retalutage et plantation d'une haie triple épaisseur (travaux effectués par le lycée agricole de la Cazotte).

 

                       

Technique de génie végétal, photo 1 - fin du chantier de tressage et retalutage, mars 2022, photo 2

 

3. Diminuer la vitesse d'écoulement et la dégradation des parcelles agricoles lors des crues par la plantation/restauration de haies transversales au cours d'eau sur l'ensemble du méandre (haie brise crue). En ce sens, c'est plus de 3 km de haies qui ont été plantées grâce à la coopération entre les étudiants du lycée la Cazotte, les agriculteurs et l'appui de l'association Arbres, Haies, Paysages d'Aveyron.

 

                       

Plantations du 8 février 2022

 

4. Mettre en place un suivi pour évaluer les impacts du projet. Un suivi altimétrique et un suivi hydromorphologique (en partenariat avec la Fédération de pêche de  l'Aveyron) ont été instaurés afin d'observer l'évolution du site et ainsi apporter une meilleure connaissance sur les thématiques d'érosion et de mobilité des cours d'eau.

 

Afin de présenter la genèse du projet et les différentes actions effectuées depuis 2020, les étudiants en BTS du lycée agricole de la Cazotte ont réalisé des capsules audio avec l'appui de Radio St-Affrique et du SmTSDR.

 

Vous pouvez écouter ci-après les interviews-radio de l'ensemble des partenaires du projet :

 

 

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Présentation du projet global - élèves de BTS du lycée la Cazotte - Anne CHIFFRE, directrice du SmTSDR
Fer à cheval - Projet global.wav
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Présentation de la collectivité territoriale - Christophe LABORIE, Président du SmTSDR
Fer à cheval - Syndicat.wav
Fichier Audio Wave 45.0 MB
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L'évolution du site au fil du temps - Jean Luc GINESTE, exploitant agricole
Fer à cheval - Specificité du lieu.wav
Fichier Audio Wave 53.7 MB
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Les rôles de la ripisylve et sa gestion - Sandie CADIER, chargée de mission bassin versant du SmTSDR
Fer à cheval - Ripisylve.wav
Fichier Audio Wave 57.2 MB
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La technique de génie végétal - Lucile POTTS, formatrice au lycée agricole de la Cazotte
Fer à cheval - Tressage de Saule.wav
Fichier Audio Wave 36.9 MB
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Les fonctions de la haie - Laura FOURNIER, technicienne de l'association Arbres, Haies, Paysages de l'Aveyron
Fer à cheval - Haie.wav
Fichier Audio Wave 45.5 MB
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Le suivi par drone - Martial DURBEC, chargé de mission pour la Fédération Départementale de Pêche de l'Aveyron
Fer à cheval - Suivi du projet.wav
Fichier Audio Wave 43.7 MB

Travaux de gestion de la ripisylve


Dans le cadre des PPG 2017-2021 Rance et Sorgues-Dourdou, la gestion des berges et de la ripisylve (bande boisée le long des cours d'eau) est divisée en tranches annuelles de travaux comprenant des secteurs d’intervention sur les linéaires principaux (Sorgues-Dourdou) ou sur le linéaire principal et les affluents (Rance). Les travaux sont financés à 50% par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, 10% par le Conseil Général (Tarn et Aveyron) et 20% par le Conseil Régional Occitanie. La part d'autofinancement représentant 20% est assumée par les Communautés de communes adhérentes au syndicat. Sur le bassin versant du Tarn, les mêmes types d’interventions sont actuellement en cours d'élaboration.

 

Avant d'engager concrètement les travaux de chaque tranche, un relevé de terrain est effectué sur chaque secteur pour détaillé l'objectif des travaux. Après validation du projet par le conseil syndical et acquisition des arrêtés attributifs de subvention, un marché de travaux est mis en place et les entreprises sont mises en concurrence. Une fois l'ensemble des secteurs attribués, des autorisations de passage sont demandées aux propriétaires riverains et ces derniers informer de la nature et des objectifs des travaux.

 

Le syndicat TSDR effectue via des entreprises privées des travaux visant à restaurer et/ou entretenir une végétation variée et adaptée aux berges et à enlever les déchets flottants encombrant le lit du cours d'eau afin de prévenir d'éventuels dégâts liés aux crues. Ces travaux sont classés d'intérêt général par les préfectures de l'Aveyron et du Tarn. 


Retrait des embâcles (= accumulation de bois morts ou autre débris flottants dans le lit mineur).

Sur les photos : (photo de gauche avant travaux, photo de droite après travaux) un chêne tombé en travers du Liamou (affluent du Rance) et a été retiré du lit du cours d'eau.

Suppression des arbres dangereux, menaçants de tomber dans le cours d'eau, malades ou dépérissants.

Sur la photo : un peuplier menaçant de tomber dans le Rance, vient d'être abattu et va être retiré du cours d'eau.

Plantations sur des zones dévégétalisées pour favoriser la stabilité des berges et l'ombrage sur le cours d'eau.

Sur la photo : plantations sur le Toudoure

Entretien systématique en amont des ponts sensibles aux inondations.

Sur la photo : le pont de la RD 60 sur le Mousse.

Entretien de la ripisylve par recépage et/ou élagage.

Sur la photo : entretien sur le Rance.


Travaux d'aménagement de l'espace rivière


Exemple des travaux d'aménagement du Gos dans la traversée du village du Cayla (commune de Martrin)

L'ensemble des partenaires de l'opération réuni le 11 octobre 2019
L'ensemble des partenaires de l'opération réuni le 11 octobre 2019

De juin à septembre 2019 le syndicat a réalisé un réaménagement du Gos, cours d’eau affluent du Rance, dans la traversée du village du Cayla (commune de Martrin) avec pour maître d’œuvre le bureau d’étude CCE&C. 

Dans ce hameau, le ruisseau du Gos était fractionné par 2 ouvrages distants de 90 mètres, un seuil et un passage à gué. Lors de la crue de novembre 2014, ces deux ouvrages avaient subi d’importants dégâts et la question de leur utilité avait été soulevée. La chaussée n’ayant plus d’usage, l’aménagement des abords du Gos dans le village a été étudié sur la base d’une approche globale. En effet, le projet a concilié le bon fonctionnement de l’espace rivière et les besoins des habitants recensés sur le site, notamment l’accès par le passage à gué, seul moyen d’accès pour une partie du village pour les véhicules de secours et d’urgence. 

Après avoir sollicité les services de l’Etat (DDT service police de l’eau, Agence Française pour la Biodiversité) et obtenu les autorisations nécessaires, l’entreprise Guy BRU de Montclar, titulaire du marché, a mené à bien les travaux qui se sont déroulés en deux temps. La première phase a vu la mise à plat de la chaussée en béton présente en amont du village. La démolition de cet ouvrage et de sa fondation s’est faite avec un brise roche hydraulique et les matériaux issus de cette démolition ont été chargés et mis en décharge réglementée. La seconde phase a concerné le changement du passage à gué busé et bétonné par un pont en préfabriqué béton, fourni par l’entreprise SIMAT de Rodez. De plus, une canalisation d’eau potable traversant le Gos a été enfouie sous ce nouveau pont. 

Avant ces opérations dans le lit du ruisseau, une pêche de sauvegarde piscicole a été réalisée et des barrages filtrants ont été mis en place à l’aval de la zone de travaux. Le chantier a été effectué en période de basses eaux afin de travailler à sec. Ces travaux planifiés dans le Programme Pluriannuel de Gestion (PPG) du bassin versant du Rance ont pu bénéficier de 100% de financement par l’intermédiaire de l’appel à projet « continuité écologique » de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne.

Le syndicat de la vallée du Rance a réuni pour la réception des travaux le vendredi 11 octobre 2019 : la mairie de Martrin, la communauté de communes Saint-Affricain, Roquefort et 7 Vallons, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, le Conseil Départemental de l’Aveyron, l’AAPPMA de la vallée du Rance et les entreprises CCE&C, BRU et SIMAT. 

 

Nous vous invitons à consulter les photos ci-dessous qui retracent les étapes de ces travaux.

Pêche de sauvegarde piscicole avant les travaux, réalisée par l'Association Ayga et l'AAPPMA de la vallée du Rance, le 4 juin 2019

Effacement de la chaussée de juin à juillet 2019

Aménagement du passage à gué de août à septembre 2019

Réflexion sur l'érosion des sols


L'érosion des sols est un enjeu transversal sur le territoire Tarn-Sorgues-Dourdou-Rance, à la fois enjeu agricole, environnemental et social.

 

La perte de terre et la diminution de la teneur en matière organique ont un impact sur les rendements, nécessitant plus d'intrants pour une production équivalente, avec des conséquences sur l'économie des exploitations agricoles mais également sur le temps de travail.

 

De plus, les éléments emportés par ruissellement rejoignent les cours d'eau où ils provoquent hausse de la turbidité de l’eau et colmatage des cours d’eau et des retenues d’eau, avec des conséquences directes sur la qualité de l'eau et sur la vie aquatique, notamment piscicole.Les éléments chimiques (fertilisants et pesticides) sont également lessivés et arrivent aux cours d'eau, engendrant alors des coûts supplémentaires de traitement de l’eau qui incombe à la collectivité.Les coulées de boues provoquées lors des épisodes orageux peuvent également causer des dommages importants sur les voiries, avec des frais de remise en état engagés par les particuliers et/ou les collectivités non négligeable.

 

En cours de rédaction.

Le Plan Pluriannuel de Gestion : outil de programmation


Le PPG : qu'es aquo ?

Le syndicat TSDR a pour compétence la GEstion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) sur l'ensemble du bassin versant du territoire. L'ojectif des actions envisagées est de répondre aux objectifs de la Directive Cadre Européenne sur l'Eau et de limiter les dégâts liés aux crues. Le Plan Pluriannuel de Gestion (PPG) des berges est le principal outil mis en oeuvre par le syndicat pour répondre à cet objectif. Le PPG est mis en place pour 5 ans par le technicien rivière en collaboration avec les élus, les partenaires techniques et financiers et les usagers.

L'élaboration de ce document comprend plusieurs phases, décrites ci-après :

Phase 1 : état des lieux / diagnostic des cours d'eau

L'état des lieux / diagnostic des cours d'eau. Le technicien rivière prospecte l'ensemble des cours d'eau du bassin versant à l'aide d'un topofil (appareil de mesure des distances) afin d'inventorier les désordres et les différents enjeux à mettre en avant. Ici la méthode Microriv, développée par le Conseil Départemental de l'Aveyron, a été utilisée pour traiter les données de terrain et réaliser un atlas cartographique et thématique des principales problématiques du bassin.

Phase 2 : concertation / définition des actions

Partage du diagnostic avec les élus (via chaque commission géographique), les représentants des usagers et les partenaires techniques et financiers grâce à des réunions d'échanges. L'objectif est de construire les futurs actions inscrites au PPG en travaillant sur une approche globale qui tienne compte des besoins et enjeux du territoire. 

 

Phase 3 : chiffrage financier des opérations et rédaction

Rédaction à proprement parler du PPG pour les interventions à mettre en place accompagnées d'un chiffrage financier et rédaction de la Déclaration d'Intérêt Général.

Le PPG est ensuite proposé au vote des élus et représente la feuille de route pour les 5 prochaines années en matière d'actions d'aménagements de l'espace rivière. 

 


L’objectif est d’assurer une gestion cohérente des cours d’eau par bassin versant pour répondre aux objectifs d’atteinte ou de maintien du bon état écologique des masses d’eau demandé par la Directive Cadre européenne sur l’Eau.

Il est à noter que l’entretien de la végétation rivulaire reste une opération menée dans le cadre de ce PPG. Toutefois, de nouvelles actions ont été ajoutées comme par exemple, la restauration de zones humides, la surveillance des foyers d’espèces invasives, la cartographie des zones sensibles à l’érosion sur l’ensemble du bassin versant, la mise en place de point d’abreuvement pour le bétail, ou encore une politique de communication vis-à-vis de la colonisation du bassin versant par le castor…